Dans les zones rurales des PED, les femmes sont l’épine dorsale de leurs communautés. Elles sont agricultrices, petites exploitantes et ouvrières agricoles; ce sont elles qui s’occupent des enfants, des personnes âgées, des malades et des handicapés. Elles sont souvent à la tête de petites entreprises, gagne-pain de leurs familles et sources de débouchés pour d’autres. En dépit de ces multiples responsabilités, les femmes n’ont souvent pas accès à des ressources et à des services suffisants pour accroître leur productivité et leur revenu, tout en allégeant leur charge de travail dans leur foyer. Pour toutes ces raisons, le Fonds international de développement agricole (FIDA) a placé l’égalité homme-femme au cœur de ses préoccupations.
Dans nombre de PED, les femmes travaillent généralement 12 heures de plus par semaine que les hommes. Et pourtant, elles ont toujours bien moins accès au foncier, à l’eau, à l’éducation, à la formation, aux services financiers et à des organisations solides. Les services de santé et d’éducation à la santé destinés aux femmes sont particulièrement insuffisants. Dans les PED, les risques de décès liés à la grossesse sont 36 fois plus élevés que dans les pays développés. Ces contraintes liées aux ressources ne frappent pas uniquement les femmes mais tout le monde.
Les femmes sont dynamiques, elles prennent les choses en main et peuvent promouvoir et soutenir très efficacement les initiatives d’auto-assistance et les projets locaux de développement. Au Niger, par exemple, pays frappé par la famine et les sécheresses, un nouveau type de banque alimentaire prête des denrées alimentaires aux agriculteurs pour les aider à tenir pendant ‘la saison de disette’ qui précède les récoltes, améliorant ainsi la résilience et la sécurité alimentaire. Gérées exclusivement par des femmes, ces banques alimentaires contribuent à créer de nouvelles organisations de femmes dynamiques dans les villages. Le projet aide ces organisations à organiser d’autres activités en rapport avec la santé, la nutrition de l’enfant, le VIH et d’autres problèmes rencontrés.
Les programmes de microfinance nous ont montré que les femmes sont de prudentes épargnantes, qu’elles utilisent leur revenu au bénéfice de toute leur famille – et de leurs communautés. La productivité agricole augmente lorsque les femmes ont accès aux intrants agricoles et aux connaissances connexes. Lorsque les petites filles ont accès à l’éducation primaire et secondaire, la malnutrition et la mortalité tant chez les petites filles que chez les petits garçons reculent.
Il est donc important de supprimer les inégalités homme-femme dans le développement rural pour l’équité, l’efficacité, la sécurité alimentaire et le commerce durable.
Une approche en trois volets
Les femmes peuvent être de puissants agents de changement. L’autonomisation des femmes pauvres des zones rurales passe par trois mesures essentielles et complémentaires: améliorer l’accès aux actifs tels le capital, la terre, le savoir et la technologie; renforcer les processus décisionnels et leur représentation au niveau communautaire; et améliorer le bien-être des femmes tout en allégeant leur charge de travail.
Les programmes appuyés par le FIDA ont permis de tester plusieurs dispositifs et pratiques de nature à alléger la charge de travail des femmes et à améliorer le bien-être des familles et des communautés. À titre d’exemple, l’utilisation de poêles améliorés et de dispositifs innovants de recueil des eaux de pluie réduisent le temps consacré au ramassage du bois et à la recherche d’eau; l’agriculture de conservation réduit le temps consacré aux activités telles que le désherbage; et les râpes à manioc, les presses à oléagineux et autres équipements utilisés pour la transformation des denrées alimentaires permettent d’accroître les revenus à moindre effort.
Lorsque du temps est libéré, les femmes mettent leur énergie créative au service de marchés nouveaux et émergents, tels le commerce équitable et les chaînes de valeur des produits bio. Dans le secteur du café, des coopératives exclusivement féminines approvisionnent d’importants détaillants désireux de satisfaire la demande de responsabilité sociale des consommateurs. Au Rwanda, un projet soutenu par le FIDA a aidé des femmes à s’impliquer dans le commerce du café: après avoir bénéficié d’une formation poussée, les femmes occupent à présent de 30% à 60% des sièges du comité d’administration des coopératives soutenues par le projet. Le café produit par les coopératives de femmes est vendu entre $E.-U. 4 et $E.-U. 5 le kilo contre $E.-U. 3,50 pour le café des autres coopératives.
Les donateurs, les décideurs politiques, les professionnels du développement et les entreprises agroalimentaires doivent considérer les femmes, la sécurité alimentaire, l’agriculture et le marché mondial sous un angle différent. Les femmes devraient être reconnues comme un puissant moteur de développement social et économique, et pas uniquement des communautés rurales mais du pays tout entier.
Les femmes et le développement rural
www.ifad.org/pub/factsheet/women/women_f.pdf
Lightening the load
www.ifad.org/gender/pub/load.pdf
L’égalité des sexes et la microfinance rurale: Atteindre et autonomiser les femmes
www.ifad.org/gender/pub/gender_finance_f.pdf
Gender in agriculture sourcebook
www.ifad.org/gender/pub/sourcebook/gal.pdf
Polishing the stone
www.ifad.org/pub/gender/polishing/polishing.pdf