La filière agroalimentaire tunisienne est florissante et sa réputation va grandissant pour la qualité de ses produits. En 2010, l’agriculture employait environ 10,8% de la main-d’œuvre, contribuant ainsi à lutter contre le chômage et à préserver les moyens de subsistance. L’accès à une intelligence commerciale (IC) opportune et précise et sa diffusion sont essentiels pour permettre aux exportateurs tunisiens de contribuer au renforcement de l’économie nationale.
La collecte et la diffusion de ces informations par le biais d’un réseau parfaitement opérationnel aident les produits agroalimentaires tunisiens à gagner des parts du marché international et à les conserver. L’objectif est de recueillir, traiter et mettre à disposition toute l’IC relative aux débouchés, aux tendances, aux faits et à l’évolution des conditions du marché pour les produits tunisiens.
Pour cela, non seulement faut-il des systèmes ingénieux et des lignes directrices précises pour la gestion de l’information, mais aussi des experts prompts à réagir avec exactitude. Cela est d’autant plus important aujourd’hui que le dynamisme des marchés étrangers exige des réactions rapides pour réussir à travers le monde.
L’Europe, et plus précisément la France et l’Italie, et les pays voisins que sont l’Algérie et la Libye sont au nombre des partenaires commerciaux les plus proches de la Tunisie. Toute modification des conditions d’accès à ces marchés peut constituer un débouché, un défi ou un problème à résoudre.
L’intelligence en réseau – en quoi fait-elle la différence ?
L’IC commence par une prise de conscience des événements les plus simples qui surviennent sur les marchés et des conditions d’accès au marché. Une approche axée sur le réseautage amplifiera la valeur pouvant être retirée des données. Avec l’augmentation des besoins liés au développement, davantage de personnes qualifiées et de soutien sont nécessaires pour augmenter le pouvoir des systèmes d’IC.
Dans le cadre d’un projet de l’ITC financé par la Suisse par le biais du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), un réseau de suivi de l’IC a été mis sur pied en Tunisie en partenariat avec le Ministère du commerce et du tourisme.
Ce réseau, baptisé Réseau d’intelligence, d’analyse et de veille économique et commerciale (RIAVEC), se compose de diverses organisations qui soutiennent le développement des entreprises et les activités économiques dans le pays. Le rôle des membres du réseau consiste à contrôler l’information en continu et à alerter les décideurs des secteurs public et privé pour leur permettre de faire face aux éventuelles menaces ou d’exploiter les débouchés recensés.
‘Dans le cadre de l’établissement du réseau,’ déclare Khefifi Fakhri de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Tunis, ‘nous avons adopté de nouvelles mesures destinées à améliorer l’IC au sein de notre organisation. De fait, le centre d’appui aux entreprises et les points d’exportation se chargent de la recherche, de l’analyse et du traitement des nouvelles informations utiles, pertinentes et stratégiques pour les exportateurs tunisiens.’ Les points d’exportation sont le fruit d’une initiative conjointe de la CCI de Tunis et du Centre de promotion des exportations (CEPEX).
Le RIAVEC en action
En avril 2011, l’efficacité et la pertinence du réseau RIAVEC a été mise en évidence lorsqu’un point d’exportation a été averti de l’élimination d’une exigence de présenter un Certificat de contrôle qualité à la Banque centrale de l’Algérie pour toutes les exportations à destination de ce pays, lequel exigeait l’établissement de lettres de crédit et le paiement contre documents. Ses partenaires membres du réseau ont rapidement été informés de cette modification des procédures de négociation algériennes.
Le point focal du RIAVEC pour la CCI de Tunis a immédiatement informé toutes les entreprises d’exportation nationales figurant dans sa base de données pour leur permettre de tenir compte de ces nouvelles procédures. Dans le cas d’espèce, la diffusion de l’information a entraîné un abaissement des coûts et des obstacles et la création d’un plus grand nombre de débouchés.
‘L’ITC estime que le réseautage institutionnel pour la collecte et la diffusion efficaces de l’IC dans les pays en développement est un moyen de sensibiliser aux débouchés offerts sur les marchés étrangers. Des initiatives semblables ont été lancées dans d’autres pays et au niveau régional, lesquelles portent déjà leurs fruits. Le besoin de ce type de dispositif institutionnel et opérationnel s’est fait plus pressant ces cinq dernières années. Bénéficiaires et donateurs sont de plus en plus demandeurs de ce type de modèle d’IC,’ déclare Stephan Blanc, Chef des Services d’information commerciale à l’ITC.