Alors que les pays redoublent d'efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d'ici 2015, le cadre de développement qui succédera aux OMD suscite de vifs débats. Les États membres de l'ONU désireux de définir l'agenda post-2015 étudient les points de convergence entre les objectifs du millénaire initiaux et de possibles objectifs de développement durable (ODD). Ils reposent sur trois piliers: développement économique, développement social et protection de l'environnement. Sachant que les femmes sont une des clefs de la réalisation des OMD et du développement durable, il est nécessaire de suivre les progrès réalisés de manière à mesurer les retombées des objectifs de développement sur les femmes et les résultats obtenus par les femmes.
Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l'ONU, a déclaré que 'L'équité sociale, politique et économique pour les femmes est nécessaire à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement'. Le Groupe de haut niveau du Secrétaire général sur la viabilité mondiale va dans le même sens: 'Tout effort sérieux de parvenir au développement durable nécessite de promouvoir l’égalité des sexes.’ Et pourtant, ce qui est absent des OMD et ce que nous, citoyens du monde, ne pouvons nous permettre de ne pas inclure dans le cadre, ce sont des indicateurs de mesure de l'impact des objectifs sur l'autonomisation économique des femmes. Ils revêtent une importance capitale car lorsque le revenu des femmes augmente, les femmes consacrent leur argent à leurs enfants et à leur famille, à la santé et à l'éducation pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté. La réduction de la pauvreté est, et restera, un objectif clé des Nations Unies, objectif que nous n'atteindrons jamais tant que les femmes, qui représentent la majorité des pauvres, ne bénéficieront pas des efforts déployés pour réduire la pauvreté.
Nous pouvons obtenir un impact durable si les institutions, programmes et fonds des Nations Unies combattent la pauvreté des femmes par la création d'emplois et d'entreprises destinés aux femmes. Les retombées de ces initiatives doivent cependant être mesurées. Que les programmes fixent des objectifs modestes en matière de contrats à adjuger à des entreprises appartenant à des femmes pour la fourniture de biens et de services, ou que des efforts soient déployés pour recruter des femmes, ou encore que des mesures soient introduites pour calculer l'accès des femmes aux ressources et les débouchés créés par l'agenda post-2015, nous avons besoin d'indicateurs solides des progrès réalisés à l'aune des objectifs fixés ainsi que de référentiels comptables qui permettent la saisie et la notification des données. Les donateurs pourront ainsi évaluer les résultats, informer les mandants que les fonds sont utilisés comme prévu et portent leurs fruits. De même, lorsque les initiatives ne permettent pas d'améliorer l'autonomisation économique des femmes, les obstacles peuvent être recensés et surmontés.
Depuis le début du millénaire la sensibilisation à la contribution des femmes à la croissance économique a connu une croissance exponentielle. ‘Oubliez la Chine, l'Inde et l'Internet. La croissance économique est entre les mains des femmes,’ proclamait The Economist en 2006. Le RDM 2012 de la Banque mondiale était consacré au lien entre genre et développement. À la lumière de cette aube nouvelle et des connaissances des liens entre l'autonomisation économique des femmes, la croissance et le développement, il convient de verrouiller objectifs et indicateurs axés sur les résultats qui ont une incidence sur le revenu des femmes. Petit à petit il est possible d'avancer sur la voie de la parité, et ce de plusieurs manières. Pour optimiser les résultats sur les 15 années à venir, nous devons garantir que les femmes seront gagnantes. Nous avons tous à y gagner.